IDLES :
SUNDAY PUNKY SUNDAY
Il affichait complet depuis plusieurs mois déjà. Preuve que le concert d’Idles à Toulouse allait marquer ce début d’année. N’écoutant que leur courage (et leurs petits cœurs de fans), Matt & Jesse ont tout de même réussi à s’infiltrer dans le Bikini.
| Texte : Mathieu Laforgue & Photos : Jesse Overman
Dimanche 6 mars. Après deux ans d’attente, IDLES débarque enfin au Bikini. Je vous fais grâce des discussions spirituelles en compagnie de Jesse, qui ont ponctué une journée du seigneur à base de filles dénudées, de grands sentiments et d’art. Place au show, et bord**, paye ta put*** de boucherie !
Le problème quand t’attends un live depuis deux ans, c’est que soit c’est un bide intersidéral, soit t’es tellement excité que t’es bourré, et en train de vomir aux toilettes au bout de 30 minutes. En garçons de bonnes familles, Jesse et moi sommes, comme à notre habitude, restés ultra classes. Quand à IDLES, il aura fallu environ trois minutes pour mettre l’église au milieu du « model » village. Le temps pour Joe Talbot de diviser la fosse en deux et de balancer un bon vieux Braveheart sur un « Colossus » inaugural monumental. Pas d’arnaque, le quintet de Bristol est bien fidèle à sa réputation de démolisseur de scènes. « Car crash », « Mr Motivator », « Mother », les tubes s’enchaînent ; Jesse a même droit à son préféré : « The new sensation ».
Petit à petit, l’odeur de dessous de bras revient titiller nos narines, comme avant, put*** ça fait du bien (jamais j’aurais pensé écrire un truc pareil dans une chronique). Chaleur humaine oblige, la bière hydrate par vague une assemblée ultra festive et pétillante, tel le vert guacamole choisi par notre graphiste préférée pour illustrer mes papiers dans le magazine.
APOCALYPSE POGO
Bref. Le temps d’un break boule à facettes ( « The Beachland ballroom » ) et ça repart, les hurlements d’Adam Devonshire résonnant sur le mythique « Never fight a man with a perm ». Si votre enfant est turbulent, confiez-le une soirée à ce fort sympathique bassiste. Suis persuadé qu’en 2 minutes chrono le problème est réglé. Et vu qu’en 2022 Joy as (toujours et encore plus) an act of resistance, le rouleau compresseur anglais déroule sa tracklist de « Crawl! » à « Television » en passant par « I’m scumb » ou le rocambolesque « Love song », saupoudré de Beatles ou Mariah Carey. Jubilatoire. L’ambiance est à son paroxysme, moment choisi par Mark Bowen, probablement un des types les plus déjanté vu à ce jour en live, pour littéralement marcher sur un public proche du K.O sur « Danny Nedelko ».
Un ténébreux « The end » plus tard, et le tour est joué, plus personne ne sait où il habite. Le temps est venu de lâcher le « Rottweiler » final, pépère ultra câlin qui vous chope sans pitié, direct à la carotide. Chaos sonore, flash lumineux, la conclusion est comme la descente de pinte de Jesse : monstrueuse. 21 morceaux balancés en un peu plus de 90 minutes, on finit sur les rotules, sourire aux lèvres d’avoir pris une bien belle fessée des familles.
Retour à la maison, fringues balancées direct dans la machine à laver. Merci Waze pour avoir trouvé sans encombre la rue de Metz, merci IDLES pour la leçon de pogo, merci l’association Regarts et le Bikini pour continuer de mettre à l’affiche des groupes faisant résolument avancer l’humanité. Mais par pitié, plus jamais un dimanche soir, y’en a qui ont dû être pas bien frais lundi matin au boulot, alors que la machine à café a sans doute fait son chiffre du mois !