KRAV BOCA au Metronum :
chaos technique

Originaire de Colomiers, le groupe de punk rap mandoline Krav Boca faisait son retour sur les terres locales après une virée européenne. Jesse Overman a assisté à cette dernière date du Pirate Party Tour. Il est revenu du concert au Metronum avec des photos. Et quelques bleus.

| Texte & photos : Jesse Overman (mise en forme Baptiste Ostré)

La pluie tombe dehors, mais les crêtes mohawk sont bien à l’abri, à l’intérieur d’un Metronum chauffé à blanc. La notion d’abri restant, évidemment, toute relative. Habitué des concerts littéralement enflammés, Krav Boca n’avait plus joué à Toulouse depuis la Fête de la Musique 2022, avec un live fidèle à la réputation punk du groupe, dans la rue, à l’extérieur du Chanpagne.

Le public toulousain n’était pas seul à attendre le groupe : dans la foule, on en croise certains qui ont parcouru plus de 700 bornes ; d’autres viennent possiblement de plus loin encore, à en juger par les langues entendues à la volée (de l’Espagnol, du Grec ou de l’Italien notamment).

Autant dire que le Metronum n’est pas loin de craquer. Avec ses 600 et quelques places, la jauge de la salle de concert de Borderouge est parfaitement taillée à la dimension de Krav Boca. La preuve ? Affichant quasi complet, le show a été puissant et brillant, le groupe livrant son concert le plus mémorable à mes yeux (et je les ai vus plus d’une fois) !

Peut-être parce qu’il y avait dans l’air ce sentiment de fin de tournée : après avoir écumé les scènes depuis le début de l’année pour le Pirate Party Tour, le groupe joue ce soir-là mieux que jamais, chaque membre au diapason de l’ensemble. Sur la scène du Metronum, Krav Boca sait manifestement orchestrer le désordre, non pas pour l’apprivoiser mais pour mieux le laisser éclater.

Une sorte de chorégraphie du chaos, en hommage à Dimitri, chanteur et âme grecque du groupe qui effectuait là son dernier concert avant de retourner vivre en Grèce, après huit années passées aux côtés des autres fondateurs de Krav Boca.

Quoi qu’il en soit, en montant sur la scène d’une salle de musiques actuelles, Krav Boca n’a pas abandonné au vestiaire sa marque de fabrique, puisée dans les concerts sauvages qui ont fait sa réputation. Je suis ressorti du concert avec un œil injecté de sang, suite au jet d’un verre en plastique, et quelques contusions. L’un dans l’autre, photographier Krav Boca m’a valu plus de blessures que lorsque je passais mes samedis à couvrir les émeutes sociales durant le mouvement Gilets Jaunes. Mémorable, je le redis !