SUNDAY TIME :
un dimanche à l’esprit Boiler Room

Pour la première de l’année 2023, le Sunday Time du Bikini s’associait avec l’agence BLR, notamment organisatrice du Bel Air festival. Au menu de cette soirée ? Grinch, Ams, Lb aka Labat et, en tête d’affiche, le nouveau trio emblématique de french house aux accents breakbeat : Oden & Fatzo. Bravant la torpeur du dimanche, Clutch s’est rendu sur place.

| Texte et photos : Vincent Ducasse

Né du constat qu’il ne se passait pas grand chose les dimanches soir sur Toulouse, le Sunday Time est importé depuis 2020 par Antoine Fantuz, programmateur du Bikini, à partir d’un concept déjà éprouvé ailleurs (notamment au Sucre, à Lyon, avec le rendez-vous dominical S. society). Le but  : dynamiser et terminer le week-end sur une note festive, le tout à petit prix (10 à 12 €). Et prouver qu’il n’existe pas de bons ou mauvais jours pour se déhancher en musique !

A raison d’un dimanche par mois, de 18h à minuit, la mythique salle de concerts se métamorphose ainsi, avec une configuration inédite – histoire de bien attaquer la semaine ensuite. Avec une scène au milieu du public, façon Boiler Room, la proximité est certaine. La danse et la convivialité sont de sorte renforcées et les pas de danse endiablés. Dès 18h, les premières notes du live de GRiNCH résonnent. Armé de ses machines, le producteur toulousain, membre de l’asso’ Microondes, inaugure la soirée en grande pompe avec un live énergique, entre minimal, deep et micro house. Le public est, quant à lui, déjà bien festif. A croire que ce n’était pas du tout la fin du week-end pour tout le monde. La house planante et aérienne d’AMS aux accents UK prend la suite sans temps mort. Tête dans les nuages, on se laisse emporter par sa signature sonore envoûtante, en osmose parfaite avec le moment.

SPACE MOUNTAIN
Une pause évasive et rêveuse avant la tempête causée par l’entrée en scène du lyonnais LB ak LABAT. Entrant directement dans le vif du sujet, avec une techno survitaminée inspirée des raves anglaises, il oscille entre CDJ et vinyles, mêlant sonorités rap, grime aux kicks technos ravageurs saupoudrés de rythmiques breakées façon 2step. Un éclectisme ravageur et une technique de haut vol, agrémentés de classiques de la house music. Au cours de son set, la salle se remplit crescendo et l’ambiance monte encore d’un cran. Décidément, le mythe du blues du dimanche soir prend un sacré coup. Jouant sur les ruptures de ton et de rythme, façon montagnes russes musicales, ce Sunday Time crée petit à petit une bulle festive hors du temps. La connexion au public est le mot d’ordre. L’esprit Boiler Room est bien présent, jusque dans les tenues : casques et lunettes de ski sont notamment de sortie !  

Cette proximité entre public et artistes prédomine encore plus lorsque les têtes d’affiche Oden & Fatzo font leur apparition pour le dernier set de la soirée. Eux-mêmes dotés d’une combinaison spatiale, leur enivrante house UK breakbeat, directement venue de l’espace, fait voyager le Bikini au septième ciel. Une pêche dantesque, très communicative, à l’image de l’esprit au sein de la salle, qui atteint son paroxysme lorsque le trio joue avec brio son titre emblématique “Lauren”. Dès l’instant où les premières notes résonnent, les chants se font entendre, reprenant les paroles de ce titre phare.

Un des nombreux temps forts de la soirée, décuplé par l’identité véritablement loufoque du trio, qui n’hésite pas à multiplier les danses en tous genres, et communie avec une foule toute aussi bouillante et exubérante. Une énergie débordante, un mélange subtil des styles et une manière inexpliquée de devenir une entité sonore à part entière. A en faire oublier que le week-end vient de se terminer. Vivement le prochain dimanche au Bikini !