[MOBILISATION] Utopia Borderouge | sam. 26 avril | 13h30 | cultureenlutte31.com

La crise de la culture ne touche pas seulement les artistes ou les techniciens du spectacle. Elle concerne aussi toutes celles et ceux qui fréquentent les salles, soutiennent les créations, vivent, travaillent ou vibrent au rythme de ce secteur. Depuis plusieurs années, les financements publics dans le secteur de la Culture diminuent continuellement, les subventions de l’Etat se faisant de plus en plus rares. Les revendications des  professionnels du métier sont proclamées haut et fort, avec notamment la volonté d’une sécurité sociale de la culture et de manière plus globale, d’une meilleure reconnaissance du travail artistique. C’est pour discuter de tout ça que le collectif Culture en lutte 31 organise une journée le samedi 26, cette semaine, à l’Utopia Borderouge à Toulouse. Ce qui vous y attend, ce n’est pas une solution miracle aux problèmes économiques cités plus haut, mais un lieu de discussion, de débats et consacrée à les comprendre et à y trouver des solutions. Le groupe à l’origine de l’événement, Culture en lutte 31, un collectif toulousain né de l’assemblée générale “À venir”, rassemble des travailleurs de la culture pour dénoncer la précarisation du secteur et défendre de meilleures conditions de travail. Et ils agissent concrètement, à leur échelle, avec des événements comme cette journée pour militer contre la baisse des subventions publiques et promouvoir des modèles plus solidaires. En gros, leur but c’est de repenser les lieux de création, les modes de production, les financements, pour sortir d’un système compétitif et individualisé. 

Présentation faite, le rapport avec samedi ? Accueillir le plus de personnes possibles bossant dans la culture, pour  une journée de réflexion et de débat sur les problèmes qui touchent la Culture. L’objectif ? Faire le point sur la valeur du travail dans ce secteur, des statuts aux modèles économiques, en passant par la rémunération et les formes d’organisation collectives. Tout ça, ça s’organisera en débats le matin, avec des pros ET acteurs dans des syndicats (je tease un peu : Michel Vié, musicien et syndicat SAMMIP CGT et Mylène Colombani, autrice interprète, entre autres) et des élus (Pierre Dharréville et Monique de Marco). Ca parlera problématiques d’accès aux métiers, discriminations ou encore prise en compte des publics. Puis en deuxième partie de journée, des ateliers seront mis en place pour réfléchir collectivement à l’avenir du secteur culturel. Brièvement, le premier portera sur le spectacle vivant, le second sur les arts visuels et audiovisuels, et le troisième sur les modèles de lieux de création et de diffusion, avec pour chacun des intervenants engagés dans ces domaines (beaucoup plus détaillé ici : https://www.facebook.com/photo/fbid=122122671926787370&set=pb.61573621119048.-2207520000)

Les jeunes générations, surtout celles venues des écoles d’art, se posent de plus en plus de questions sur leur avenir dans ce secteur.

Philippe Metz

Si cette journée est organisée, c’est pour répondre à une vraie urgence : les professionnels de la culture tirent la sonnette d’alarme. Derrière les spectacles, les films, les expositions ou les concerts, ce sont des milliers de travailleurs qui subissent un système de plus en plus instable. Parce qu’en plus des subventions publiques en baisse, elles sont de plus en plus remplacées par des concours où il faut répondre à des appels à projets pour espérer toucher de l’argent. Résultat ? Des carrières fragilisées, une création sous pression et un sentiment d’abandon par les pouvoirs publics.

Comme le souligne Philippe Metz, organisateur de l’événement, « Les jeunes générations, surtout celles venues des écoles d’art, se posent de plus en plus de questions sur leur avenir dans ce secteur. Ils sont très présents dans ce mouvement, parce qu’ils se retrouvent dans une situation de précarité importante, notamment sur des questions de statut, notamment celui d’intermittent du spectacle, et plus globalement sur les conditions d’exercice de métiers comme auteur, dessinateur, ou vidéaste. »

Aujourd’hui, le projet de loi qui est en discussion à l’Assemblée nationale pourrait faire évoluer les choses, mais il est nécessaire de réfléchir à des alternatives solides et à long terme. Cette journée permettra d’interroger collectivement ce modèle et de proposer des idées pour un avenir plus juste et durable. C’est pourquoi un grand nombre des gens du métier, comme ceux de Culture en lutte 31, proposent des idées fortes, et appellent à réfléchir collectivement à des modèles plus égalitaires, où la Culture n’est pas soumise aux seules lois du marché.