[EDITO]
C’EST LA REPRISE ?

Reprendre, oui mais comment ? À Clutch, la question s’est posée dès les premières heures du confinement. Habitués à travailler avec, au minimum, un mois complet d’avance, voilà que la crise sanitaire nous paralysait net, dans l’incapacité d’anticiper au-delà de quelques jours. Pire : le spectre de la crise économique à venir commençait déjà à montrer sa sale tronche. Comme toute entreprise, a fortiori toute entreprise du secteur culturel, notre petite coopérative s’est retrouvée dans l’obligation de prendre des mesures drastiques. D’abord de la distanciation via le télétravail – déjà une habitude chez nous, c’est notre côté visionnaire ! Puis, le chômage. Partiel pour commencer, total très rapidement. Conséquence logique : tout Clutch est à l’arrêt. Plus de magazine depuis le numéro de mars ; plus de Clutcho’ depuis la soirée Oz au Zénith… Étrange paradoxe, quand l’interruption des activités apparaît aussi comme la meilleure solution pour espérer les relancer. Reprendre, donc. Mais comment, alors que tous nos partenaires ont fermé leurs portes, qu’ils soient lieux culturels, artistes ou organisateurs de spectacles, sans oublier les cafés-concerts et restaurateurs ?

Depuis, l’épidémie semble ralentir doucement. Mais sûrement ? Sans doute est-il trop tôt pour le savoir. Masques et distanciation sociale ne sont peut-être pas encore totalement rentrés dans nos mœurs, mais on s’étonne déjà presque plus de ceux qui ne respectent pas ces gestes que des autres. Une petite partie de notre quotidien culturel revient peu à peu à la vie. Mais la convalescence pourrait être longue… L’évidence s’impose de force : nos éditions d’été (juin & le double juillet-août) demeurent compromises. Ces deux numéros reposent en majorité sur l’actualité des festivals, qu’ils soient de musique, de spectacle, de cinéma ou d’art visuel. Or, entre reports à 2021 et annulations pures (et très dures), la saison estivale s’annonce d’une désolation post-apocalyptique, mettant en danger toute une filière déjà fragilisée, et pourtant indispensable à notre bonne santé artistique. A ce jour, impossible de reprendre notre rythme de mensuel gratuit de 100 pages pour des questions pratiques, éditoriales et économiques – l’impression du magazine et sa diffusion à Toulouse et sur la Métropole étant le poste de dépense le plus lourd sur les épaules de notre Scop indépendante.

Poursuivre la mission de Clutch : transmettre l’actualité artistique et culturelle, partager nos coups de cœur, propager les initiatives et les idées de sorties.

Alors, reprendre ? D’une certaine façon, oui ! Bien sûr, les mesures en place depuis le confinement s’appliquent toujours, notamment avec une équipe réduite au strict minimum (faut dire qu’on n’est déjà pas une multinationale à la base). Mais ne plus vivre au rythme des bouclages mensuels nous aura au moins procuré du temps, pour mettre en place sur notre site cet espace consacré à la rédaction. Une nouvelle page pour poursuivre la mission de Clutch : transmettre l’actualité artistique et culturelle, partager nos coups de cœur, propager les initiatives et les idées de sorties.

Au jour de ce lancement, c’est une alternative à notre magazine. Mais demain, cela pourrait devenir son complément. On vous rassure : Clutch reste fermement attaché au format papier (certifié Imprim’Vert). Entre nous, on préférera toujours un portfolio d’artiste dans un magazine de poche au dos carré-collé que sur un écran de smartphone ou d’ordinateur.

A l’instar d’une partie de nos confrères ou de nos collaborateurs et partenaires du monde artistique, dont les regards se portent vers la rentrée, on vise désormais le retour des numéros de Clutch pour le mois de septembre – et les 8 ans de notre petit magazine. Les soirées Clutcho’, elles, restent pour l’instant à l’arrêt, bien qu’on réfléchisse aussi à des alternatives. De ces deux côtés, inséparables de notre identité, on ne parlera donc pas encore de reprise. Mais cette petite nouveauté web permet au moins de se mettre à l’échauffement !

Bonne lecture !

| Les associés-salariés de la Société Coopérative Éditions 138,
fondateurs du magazine Clutch