LE GARDIEN DU TEMPLE – ÉPISODE 2 : LA PORTE DES TÉNÈBRES, Sur les bords du Styx
[OPÉRA DE RUE] Centre-ville Toulouse | du 25 au 27 oct. | lamachine.fr
Depuis un an, la compagnie La Machine avec à sa tête François Delarozière prépare la suite de l’opéra urbain Le gardien du Temple. Où il est question sur les rives du Styx-Garonne, de séduction et de sorcellerie…
| Valérie Lassus
En 2018, des centaines de milliers de Toulousains assistaient au Gardien du temple, spectacle imaginé par François Delarozière, directeur de la compagnie La Machine. Inspiré par le mythe du minotaure, ce spectacle s’est déroulé sur trois jours dans le centre de Toulouse. Dans ce deuxième épisode, le minotaure (14 m de haut, 13 m de long, 18 manipulateurs) et Ariane la grande araignée (20 m de diamètre) seront rejoints par l’envoûtante Lilith, (8 à 11 mètres de haut, 38 tonnes), ci devant Gardienne des Ténèbres. Ne passez pas à côté du fabuleux visuel de Stéphan Muntaner, illustrateur « historique » de La Machine, il donne le ton. « Inspiré à la fois du tarot de Marseille et des retables religieux du moyen âge », relève Delarozière, également concepteur des machines. Ce nouveau mastodonte, un buste de femme, un abdomen de scorpion et des pattes mi-araignée, mi-crabe lui a même valu de rencontrer les autorités religieuses de Toulouse, inquiètes !
Elles peuvent. Lilith est une commande du Hellfest à Clisson. « Le festival de métal a été très inspirant pour moi, notamment son incroyable public, déguisé avec de nombreuses références au religieux, mais de façon œcuménique, arborant des signes sataniques ou ésotériques tout en s’en moquant. Au niveau symbolique aussi Lilith est importante, souligne Delarozière, certaines sources disent que c’est la première femme bannie du paradis, avant Eve, car trop rebelle. Elle revient aujourd’hui comme symbole d’émancipation de la femme… »
Notre pauvre Astérion va bien entendu rencontrer la terrible Lilith et, aveuglé par un sort jeté sur lui par le dieu des enfers, il va lui arriver des bricoles dont on ne peut encore rien vous dire, hin hin. Le scénario n’est pas un prétexte à une simple déambulation en musique nous explique Delarozière : « Il est important puisque, même si un livret d’opéra est distribué, il permet de donner un sens aux différentes scènes, de les relier entre elles et d’amener à la conclusion. Ce qui n’empêche pas une part de secret sur les lieux et les heures où se déroule les scènes. « Sinon, le public s’installerait des heures avant, comme pour un feu d’artifice, en attente. Or, le but c’est que les passants s’interrogent, se parlent, se déplacent, cherchent, participent, s’interrogent. J’aime que la ville entière s’ouvre au spectacle, qu’elle soit le décor d’une saga fabuleuse, que les gens se laissent surprendre, qu’il y ait des interactions entre le public et les personnages, soient-ils des machines, en espérant qu’il n’y ait pas trop de frustration pour les gens qui ne pourront pas tout voir. » Au son de la musique originale de Mino Malan interprétée en live par 20 musiciens et un chœur de 40 choristes, c’est une équipe d’environ 170 artistes, ingénieurs, manipulateurs, bénévoles qui seront au service de ce spectacle infernal.