LA CULTURE FACE À LA COVID19 :
Jazz sur son 31
[ÉTAT DES LIEUX]
Article complément au dossier « La Culture face à la Covid » (Clutch #84 – sept. 2020)
[FESTIVAL]
Pavillon République, Toulouse et environs | du 7 au 18 oct. | haute-garonne.fr/jazz-sur-son-31
Des artistes comme Les Grandes Bouches, Amaury Faye, Thomas Dutronc, Sélène Saint-Aimé ou encore Reggie Washington se sont donnés rendez-vous à l’occasion de la 34e édition de Jazz sur son 31. Un événement qui dût forcément s’adapter, compte tenu du contexte imposé par la Covid19. Soufiane Djaffer, le programmateur du festival, a accepté de revenir sur la genèse de ce cru 2020. Version intégrale de l’entretien paru sur le numéro d’octobre 2020 (Clutch#85).
| Propos recueillis par Gilles Rolland
Comment s’est déroulée la construction de la programmation pour cette édition un peu particulière du festival Jazz sur son 31 ?
Avant de vous répondre, il me semble important de vous faire un point sur le contexte d’avant confinement.. En novembre dernier, nous (l’équipe du festival) avions commencé à dessiner le contour de l’édition 2020. Début mars, toute la programmation, avec 83 spectacles, était prête. On devait la dévoiler courant avril…
Suite à l’évolution de la pandémie et les mesures prises, nous prîmes en compte la sécurité du public et des artistes en application des décrets en vigueur. Nous avons accompagné et soutenu nos partenaires et pris contact avec tous les artistes pour connaître l’évolution de la situation dans leurs pays respectifs. En conséquence, nous avons redéfini la programmation et l’organisation du festival au fur à mesure de l’évolution. C’est ainsi que nous présentons aujourd’hui une formule adaptée.
Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous êtes heurtés ?
Je ne parlerais pas d’obstacles car ils sont la pour être surmontés… Je parlerais plutôt de prise de conscience de la réalité. On s’est adapté aux annulations des tournées d’artistes, aux fermetures de certaines salles partenaires, à l’interdiction de rassemblement sur le domaine public, ou encore à la réduction des jauges.
En quoi la pandémie a-t-elle eu un impact sur Jazz sur son 31 et sur votre métier de programmateur ?
L’impact sur le festival fut la réduction de plus de 60% de la programmation prévue. Nous avons dû modifier certaines actions. Par exemple, « La leçon de jazz », un concert pédagogique à destination des collégiens qui, d’habitude, était donné dans les salles en présence des collégiens, sera cette année retransmise en direct via nos plateformes dans les collèges pour limiter les déplacements des élèves. En complément, tous les spectacles au Pavillon République seront diffusés sur les réseaux sociaux.
En ce qui concerne le métier de programmateur, ce dernier est en perpétuel mutation et soumis à une réflexion constante. Dorénavant, il faudra rajouter cette donnée sanitaire car le spectacle doit continuer, intellectuellement, c’est vital.
Pensez-vous que l’organisation de festivals doit se réinventer où vous paraît-il plus judicieux d’essayer de résister à la tempête pour reprendre « normalement » par la suite ?
En étant passif on ne résiste pas à une tempête. Se réorganiser est une évidence et je peux vous assurer que tous les organisateurs font le nécessaire, avec une conscience professionnelle, une passion et une vraie détermination, pour proposer des spectacles de qualité en tenant compte des recommandations sanitaires.
Pour finir, j’espère que cette tempête va s’estomper car elle va emporter avec elle toute une filière. C’est pour cette raison que nous avons une pensée et apportons notre soutien aux acteurs culturels, prestataires et artistes car sans eux il n’y a point de spectacle… Ce qui est inimaginable.
Photo : Cheick Tidiane Seck © Nikola Cindric
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