TY SEGALL :
CHAT PERCHÉ

Sans ampli mais non sans son talent habituel, Ty Segall est déjà de retour dans les bacs avec le très acoustique Hello, Hi. Chronique et souvenirs partagés.

Texte : Mathieu Laforgue | Crédits album + photo : Drag City

Journal de bord (Facebook quoi), 27 aout 2015 à la sortie du premier Bikini Fest. « Donc Fuzz sur scène, c’est un bassiste barbu habillé en meuf, un guitariste directement sorti d’un van de Woodstock et au centre de ce joyeux carnage, Ty Segall qui dérouille sa batterie en sirotant du vin rouge à la bouteille entre les morceaux. Paye ton phénomène, ce mec est un génie, énorme boîte, pas vu un tel bordel au Bikini depuis Mars Volta !! »

Comment ne pas tomber en amour avec ce phénomène, pour reprendre une de mes
expressions préférées du pays où tu peux te retrouver nez à nez avec un orignal en urinant sur les plates-bandes de ton voisin un lendemain de party. D’investigations musicales à d’autres, je découvre bouche bée l’ampleur du « projet KO » dilapidé par le natif de Laguna Beach.

Faut dire que depuis 2015, le Californien a enchaîné les albums, en solo ou pas, une productivité sans relâche à la Oh Sees, résidents notoires également du Bikini Fest pour revenir au point de départ. Pour preuve, rien que l’an dernier, le multi instrumentiste a sorti une galette classique, Harmonizer, et une bande originale, Whirlybird. Aujourd’hui, au plus grand plaisir de ses voisins de studio, Ty Segall a débranché son mur de son pour un Hello, Hi où la guitare se fait bien plus sèche, canicule oblige probablement

Une acoustique aussi redoutable que son cousin lointain Steven, à sa grande époque

Pour sa 14ᵉ création, tout commence avec un « Good morning » des familles, invitation en bonne et due forme au chill out. Voyage à la cool, rythmiques aériennes, cœurs envoûtants, la ballade proposée vous colle un sacré smile, en témoigne la triade « Over », « Cement » et « Blue ».

Comme on pouvait l’imaginer, la saturation n’est toutefois jamais loin avec ce bon vieux Ty. « Hello, Hi », dont le karaoké vous est offert plus bas, et « Looking at you » sont ainsi là pour vous rappeler la ligne éditoriale du Californien. En deux parties, le roi du garage expose une fois encore son génie créatif sur « Saturday Part 1 & 2 ». Taillé pour la radio, « Don’t Lie » n’a quant à lui pas fini de squatter les ondes, et que dire de l’épilogue « Distraction », où l’acoustique est aussi redoutable que son cousin lointain Steven à la grande époque.

En résumé, une merveille de plus au palmarès du talentueux Mr Segall !


Bonus
Le clip karaoké de Hello, Hi avec un smiley qui se balade et un Californien dans un arbre.