THE WALKING DEAD :
this is (enfin) the end ?
Apparu pour la première fois sur nos plates-formes de téléchargement un lendemain de soir d’Halloween 2010, The Walking Dead a non sans mal tiré sa révérence fin 2022. Retour sur la seule et unique série qu’on aura autant adoré que détesté.
| Texte : Mathieu Laforgue – Photos : AMC, droits réservés
Putain 12 ans. 12 ans à attendre que quelque chose se passe. Ma « running vanne » préférée quand on parle de TWD en soirée. 12 ans à scrupuleusement patienter pour découvrir la suite des aventures de Daryl et compagnie vs les Zombies, parce que oui j’étais finalement complètement addict. Et triste, quelque part, de sa disparition. 12 ans à m’endormir le lundi soir devant les épisodes, avant de les relancer le lendemain, sait-on jamais, j’aurai pu louper un truc. 12 ans à critiquer sans cesse cette série, à me dire que là c’est bon, j’arrête. 12 ans et la fierté d’être arrivé au bout des 177 épisodes. Parce que oui, à la différence de Carl, moi, j’ai survécu à The Walking Dead !
Faut quand même dire que, là où de nombreuses séries ont été prises la main dans le sac pour la saison de trop, TWD a renouvelé le phénomène à de nombreuses reprises jusqu’à en faire un exercice de style. En gros, on est plus sur le verre de trop, mais carrément la bouteille. Malgré tout, il parait indéniable que l’adaptation sur petit écran de la bande dessinée de Robert Kirkman laissera dans le paysage télévisuel de sacrés souvenirs.
Si vous ne deviez en visionner qu’un, l’épisode 7 de la saison 2, juste avant la trêve hivernale comme de par hasard, restera pour moi sans doute l’un des meilleurs épisodes toutes séries confondues. De par son intensité dramatique au milieu de la boucherie ambiante, ce sont 42 minutes d’une rare intensité qui s’offriront à vous. Faut dire aussi qu’après une première saison pourtant impeccable, il aura fallu supporter six longs épisodes façon La petite maison dans la prairie des zombies. Sans doute aurait-on du se méfier de ce remake de L’ennui des morts vivants.
Et pourtant, impossible également d’oublier le mythique Am Stram Gram de Negan ou encore la tuerie de masse d’Alpha. Devenu au fil du temps maître incontestable du cliffhanger (rien à voir avec Stallone, désolé Gilles Rolland), TWD a réussi pendant une décennie à captiver ses spectateurs grâce au goût indéfectible de « reviens-y » de ses ouvertures pré-générique et ses dernières minutes d’épisodes. Reste que les saisons « Commonwealth » seront, pour moi, à rapidement oublier. À des années lumières de l’impact dramaturgique et du final grandiose de la bande dessinée (sans surprise), TWD ratera sa sortie, victime quelque part de son propre succès.
THE WALKING DEAD DON’T DIE
Explosant l’audimat jusqu’à la saison 5, le programme aura par la suite été impacté par une accumulation de shows runners et la mise à l’écart de Frank Darabont, des différentes grèves et du manque de créativité de ses scénaristes (oui TWD a un scénario), pour être à l’arrivée achevé par ses produits dérivés. En annonçant en pleine saison finale les différentes séries à venir mettant en scène nombre de ses principaux personnages, le network AMC a tué tout suspens quant à la probable disparition d’une des têtes d’affiches. Money, money, money…
Bref. En tout cas, cette fois, c’est fini. Toutes proportions gardées, TWD restera comme cette beauté fatale inaccessible du lycée, celle qui te laisse croire à une aventure pimentée en vain, tout ça pour récupérer tes travaux dirigés. Pourtant, même en voyant clair dans le stratagème, tu reviens toujours à la charge l’année suivante. Toute ressemblance avec la réalité est fortuite : j’étais nul en maths, et ce n’est pas ma note au BAC de français qui m’a permis d’intégrer la rédaction de Clutch.