FÜLÜ :
l’electrobrass à l’assaut du Metronum
[ELECTROBRASS] Metronum | ven. 3 déc. | 20h30 | grat. | opus-musiques.fr
Dans le cadre des Focus d’Opus, dispositif créé par le webzine musical toulousain pour accompagner les talents locaux, le groupe Fülü partagera la scène du Metronum ce samedi avec les deux autres lauréats que sont L’Iddé et Mélanie Lesage. A chacune de leur sortie, les sept musiciens font forte impression avec leur electrobrass sauvage et leurs masques d’animaux. Rencontre avec le cofondateur du projet Charles Roitel.
| Propos recueillis par Nicolas Mathé, Photo : Morpheus Ex, Remy Siriex
Fülü fait partie des lauréats de la première édition des Focus d’Opus avec L’Iddé et Mélanie Lesage, comment êtes-vous arrivé dans ce dispositif ?
On a tout simplement répondu à l’appel à projets et parmi les quelques 80 candidatures, on a donc fait partie des trois projets retenus. Notamment grâce au concert que nous avons fait en décembre 2021 au Musée des Augustins. C’était notre premier vrai gros concert après une semaine de résidence de mise en scène, la première fois que nous portions les masques, nous avons eu beaucoup de retour positifs suite à ce concert.
En quoi a consisté l’accompagnement d’Opus ?
C’est un dispositif très complet grâce aux différents partenaires comme l’association Sozinho, Bim Bam Prod, Sphère Capitole et le Metronum. Nous avons eu droit à une séance photo, un clip live mais aussi des ateliers autour de la professionnalisation du projet et de la communication et enfin, la cerise sur le gateau, ce concert au Métronum, qui est quand même une sacré belle ligne sur un CV. Pour notre stade de développement, c’est vraiment le format idéal d’accompagnement. Et puis, le fait de partager ça avec d’autres groupes était très intéressant. On a d’ailleurs préparé quelques surprises en commun pour le concert de samedi.
Avant d’être Toulousain, le projet Fülü est un peu Brésilien, tu peux nous raconter ?
Avec Lilli Stefani, la cofondatrice de Fülü, nous nous sommes effectivement rencontrés dans une fanfare qui partait jouer au Carnaval de Rio. Au retour, nous avons décidé de nous installer à Toulouse et au bout de 6 mois, on s’est lancé en nous inspirant du groupe TechnoBrass qu’on a rencontré au Brésil, avec qui on a joué en septembre dernier au Rex et qui sont en quelque sorte nos parrains. Notre univers est moins techno mais l’idée, ça a de suite été d’avoir sept musiciens et de mélanger les styles ; les cuivres, le jazz, les musiques du monde, l’électro, l’aspect très dansant mais aussi onirique avec de la narration qui repose sur des contes déclamés en Italien et en Français à la façon spoken word, les masques totem, le voyage…
Un univers qui dépasse le cadre de la musique…
Oui, on ne se considère pas uniquement comme un groupe de musique, le projet a vraiment été pensé comme un spectacle plus large fait pour la scène, dans le but de raconter des histoires et de transporter les gens. Dès le départ, on a voulu par exemple créer un univers graphique à part entière en pensant à des groupes comme Gorillaz. On travaille notamment avec la graphiste et artiste plasticienne Mona Costa qui a réalisé notre dernier clip * (« Mchanga« , ndlr) en animation. Le projet évolue aussi au fil des temps et des rencontres comme avec Nicolas Goutmann, l’artisan menuisier qui a confectionné les masques d’animaux représentant les traits de caractères des membres du groupe.
L’Afrique est également très présente via le nom du groupe mais aussi dans la musique.
J’ai une immense passion pour les musiques traditionnelles africaines mais aussi plus actuelles avec des groupes dingues qui sortent de partout. Fulu, en swahili, signifie « l’esprit sauvage ». C’est un peu notre ADN. On est né en plein pendant le Covid, dans la période couvre-feu, les gens étaient en manque de live. On a fait nos premiers concerts dans des colocs, des lieux alternatifs voire carrément punk et c’était vraiment super. Et même si aujourd’hui, on commence à jouer dans des vraies salles de concert, ça a forcément marqué notre identité.
Comment s’est passée la composition du groupe et comment vous fonctionnez ?
En arrivant à Toulouse, on a assez vite découvert un vivier très riche. Lilli a été acceptée au conservatoire de Jazz où elle a rencontré beaucoup de musiciens. De mon côté, j’ai aussi rencontré Thomas, le percussionniste, à la Passerelle Negreneys. Aujourd’hui, je compose les morceaux, c’est ce que je préfère faire par dessus tout, j’ai appris à écrire pour des cuivres au sein de fanfares à Paris, en autodidacte. Mais chaque membre apporte forcément sa touche. Je pense qu’on a un fonctionnement très collectif, avec beaucoup de réunions (parfois trop) pour discuter de toutes les décisions et orientations.
Pour finir, on doit forcément vous parler d’un album ?
Oui, on nous le demande de plus en plus. Personnellement, j’ai très envie de graver dans le marbre ces compositions, mais on a envie de faire les choses bien donc on ne peut pas dire quand ce sera. Le projet pour 2023, c’est surtout d’essayer de s’exporter. Mine de rien, on a déjà pas mal joué à Toulouse, on a envie d’essayer de toucher de nouveaux publics dans d’autres villes comme Marseille ou Paris.