AMYL à tout prix
Mardi 4 juin. 19h. Bikini. Toulouse. Soleil & punks à chien, jusqu’ici tout va bien. 23h. Le chaos après la tempête, malgré de nombreuses alertes météorockologiques, l’ouragan Amyl a bel et bien tout dévasté sur son passage. Retour sur notre (double) cadeau de Noël avant l’heure en chrono et en photos, excusez du peu, nous, on est comme Noiser et Regarts RIFF, quand on aime, on ne compte pas !
| Mathieu Laforgue – Photos : Jesse Overman, tous droits réservés
Avant de revenir sur cette folle soirée du 4 juin, rapide flashback sur un autre événement, en guise de « warm-up ». Avant dernier jour de mai, Metronum cette fois-ci, nous voilà embarqué avec Jesse à une autre Noiser party pas piquée des hannetons. Dans une performance en trois temps, en ouverture nous était servi sur un plateau le retour dans la ville rose de Princess Thailand avec un implacable set diurne qui aura ravi toute l’assemblée, de notre Jesse international aux excités du premier rang. Derrière, une belle surprise nous attendait, même si on avait adoré la version studio, à savoir une époustouflante première rencontre avec CxK, doublette aveyronnaise grunge signée chez le regretté Albini et ses textes en Occitan. Affaire à suivre, gros coup de cœur pour ma part. Pour finir, Lysistrata nous a une nouvelle fois fait étalage de son univers garage artisanal avec des balances en live, un son expérimental et la tarte habituelle à l’arrivée.
Bref, revenons à nos moutons, ou brebis australiennes galeuses pour le coup : Amyl &The Sniffers. Fan de Sleaford Mods depuis un bail, j’ai, à titre personnel, découvert Amyl Taylor sur le morceau « Nudge it », écouté 52698 fois sur Spotify. Jamais avare en infos, au court d’une de nos discussions faisant souvent grandement avancer l’humanité, Jesse, mon photomaton humain, me préconise une écoute du groupe de celle-ci. Accroche directe, intégration dans les playlists d’écoute, et après avoir hésité à aller les voir à Bordeaux l’an dernier, nous apprenons leur venue dans l’une de nos résidences secondaires : le Bikini. Joyeux Noël !
Noël en juin donc, et après la tournée de bises habituelle et la certitude que la communauté punk de Toulouse is not dead, la machine aussie est lancée. Tambour battant, on ne s’attendait pas vraiment à moins, Amyl et ses trois collègues balancent bombe sur bombe dans un Bikini chaud comme la canicule de 2003. À titre personnel, j’ai rarement vu autant d’énergie scénique en plus de 20 ans de live, et ce n’est pas les cadavres ambulants qui s’extirpent péniblement de la fosse pour rejoindre le bar qui diront le contraire. Sur scène, outre des assauts sonores à ne plus savoir qu’en faire, notre Barbie punk en maillot de bain fait le show, de déclarations nasillardes à crachats sur planches, la tornade semble totalement inarrêtable. 80 minutes approximativement durant, le temps de parcourir de fond en comble la discographie de la colloc’ australienne (histoire vraie, j’aimerais bien voir la gueule de l’appartement), on vous conseille l’écoute de morceaux comme « Control », « Guided by Angels », « Hertz », « Maggot » ou « Some Mutts » si vous ne connaissez pas le phénomène, et nous voilà rincés comme rarement.
Tombée du rideau, fin du spectacle, « tout le monde peut rentrer chez lui et remettre demain matin son badge d’Airbus », vanne de la soirée venant d’une individu proche de notre duo, et encore merci Noiser et Regarts RIFF, on en a pris plein la tronche, et en ces temps plus qu’incertain, on prend ce genre d’affectation musicale les oreilles grandes ouvertes.