[CLUTCHFOLIO] JOHAN BORG… To be wild

[GRINDHOUSE PARADISE FESTIVAL] American Cosmograph | du 13 au 16 avr. | grindhouseparadise.fr

Détonantes, ses affiches pour le Grindhouse Paradise ont imposé en un temps record ce festival de cinéma de genre dans le paysage. Celle du festival Levitation à Angers lui a valu une 2ème place au classement Topaff des plus belles affiches de l’année en 2022. Si le travail de Johan Borg imprime tant la rétine, c’est qu’il se nourrit d’un parcours aussi chaotique que sa démarche est pleine de sens.

| Nicolas Mathé

Le fil semble bien décousu, comme ça, à l’entendre évoquer son parcours. Pour le retracer, Johan Borg multiplie les retours en arrière et les bonds dans le temps et l’espace, entre les villes et les expériences. Dans le désordre : un boulot chez le label culte Jarring Effects, 15 ans de concerts avec des groupes punk, un BTS audiovisuel, la co-création du premier cinéma éphémère de France… Rangé des camions pour ce qui est de la musique, il a encore aujourd’hui quatre casquettes : cofondateur du Grindhouse Paradise, administrateur de production au sein de La Petite, cogérant d’un atelier de sérigraphie et, enfin, illustrateur.

Un « truc bien chaotique » mais dont le sens apparaît de plus en plus évident au fil du temps. Notamment grâce à la sérigraphie. « Une sorte de consécration qui relie mon histoire et conditionne ma manière d’illustrer », confie-t-il. Comme pour le Grindhouse qui modernise un cinéma de genre « un peu vieillot », son processus de création est un dialogue entre tradition et contemporain. D’abord un rapport bien concret au support, de l’encre de chine sur du papier, puis une étape numérique de colorisation avant le retour à l’artisanat avec la sérigraphie. Véritables mondes imaginaires, ses affiches sont richement nourries d’influences variées: la culture skate, Mucha et l’art nouveau, Florian Bertmer, le fantastique, les films de la Troma

Peut-être plus encore que le résultat, c’est la démarche qui impressionne. À base de « décroissance artistique », d’équilibre entre pratique solitaire et quête de collectif, et bien sûr, de DIY. Batterie, guitare, chant ou dessin, pas besoin de cours : « je me dis toujours : j’essaie et on voit, sans chercher à exceller mais en y trouvant du sens et en chérissant la fébrilité ». L’esprit punk, c’est bien ça le fil rouge. Et il n’est pas du tout décousu.

CLUTCHFOLIO : avril 2023 (Clutch#107) !