[ZONE LIBRE]
Le Printemps du Rire,
rires et chansons !
C’est le festival que le monde de l’humour nous envie. La Haute-Garonne accueille la 29ème édition du Printemps du Rire pour une célébration de la drôlerie qui, d’itération en itération, n’a eu de cesse d’évoluer avec son temps…
| Adrien Pateau
[FESTIVAL] Haute-Garonne | jusqu’au 9 avril | leprintempsdurire.com
4500 personnes ont assisté l’an dernier à sa soirée de clôture au Zénith. Cette année, le Printemps du Rire revient avec plus de 80 spectacles dans une quarantaine de lieux en Haute-Garonne, avec toujours la même diversité : du café-théâtre aux spectacles jeune public, en passant par les one-man-show et d’autres surprises. Le festival créé par Jean-Paul Hiélard il y a plus de trente ans sous le nom de “Printemps de Courges”, est devenu un incontournable et se permet même de rémunérer ses artistes et d’en former de nouveaux via son tremplin. « C’est grâce à notre équipe », sourit modestement Claude Cohen, anesthésiste de métier (l’analgésie ayant été découverte grâce au gaz hilarant, tout est lié) – invité il y a 15 ans au conseil d’administration pour son œil de dramaturge amateur – et actuellement homme de l’ombre qui chapeaute le tout du haut de son poste de président de l’association. Lui et ses troupes ont réussi à faire perdurer ce rassemblement éclectique à travers les crises. Il y a eu cette fameuse grippe, bien sûr, qui a stoppé l’édition 2020 en pleine lancée et a forcé au streaming les shows de 2021. Mais il y a surtout eu 2016, année où la mairie a coupé toute subvention pour les attribuer aux Fous Rires de Toulouse, le festival des Chevaliers du Fiel. Un moment difficile pour l’association qui y laissa des plumes, des CDI et quelques cheveux blancs. « Heureusement, le Conseil Départemental nous a sauvé », se souvient Claude Cohen. À l’époque, les médias faisaient écho de fortes tensions. « Du jour au lendemain nous étions persona non grata des salles municipales. J’imagine que tout est parti d’un malentendu, mais c’est dommage… ».
BADINAGE ARTISTIQUE
Aujourd’hui, les chiffres du Printemps sont plus verts que jamais. Un succès certainement lié à cette capacité de remise en question qui fait l’identité du festival : « L’humour change en 30 ans. Le rire est populaire au sens le plus noble du terme. C’est la population qui fait les sujets d’humour et de débat. Maintenant, il tend vers plus d’inclusion et nous souhaitons en être la vitrine. Et puis, nous voulons des propositions artistiques qui soient là où nous ne sommes pas attendus », explique Mary Dievart, coordinatrice du festival. En conséquence, l’édition 2023 arrive avec une idée nouvelle : mettre en avant l’humour musical avec plus de zikos sur scène, des beatboxers Berywam aux Princesses Leya (le groupe de Dédo) et bien d’autres artistes. Presqu’à contrepied du cru précédent qui, phénomène de société oblige, faisait plutôt la part belle au stand-up. Mais comme disait un grand penseur (Pierre-Emmanuel Barré) dans nos colonnes (Clutch de janvier) : « voir du stand-up partout tout le temps, ça fait chier ». Heureusement, la programmation pléthorique devrait pouvoir satisfaire tout le monde, des amateurs de théâtre aux fans de soliloques. 
