THE HIVES : Monday night raw
10 ans et des brouettes après leur dernier passage, The Hives étaient de retour au Bikini le lundi 9 octobre. Une aubaine pour le fan que je suis, une découverte pour Jesse, car oui, on peut avoir vu les Beastie Boys en live à Seattle et mais pour autant jamais le plus grand groupe de rock du monde en live. Trêve de balivernes, laissons la place à un débriefing fumé comme un hareng.
| Mathieu Laforgue – Photo : Jesse Overman
Il aura fallu attendre dix piges pour enfin revoir en live The Hives, classés au patrimoine de la Suède bien loin devant Zlatan Ibrahimovic et la bibliothèque Billy d’Ikea, . Chose normale me direz-vous, il a fallu attendre onze ans pour voir débarquer le digne successeur de Lex Hives, The Death of Randy Fitzsimmons, d’ores et déjà élu album de l’année 2023.
Et c’est donc dans l’ambiance de la dernière fournée que les hostilités débutent, en mode oraison funèbre à grands coups de « Bogus Operandi ». NB : si vous n’avez pas vu le clip en hommage à Evil Dead, arrêtez immédiatement la lecture de la chronique et revenez dans 5 minutes. C’est bon, tout le monde est de retour ? Parfait, car pas le temps de reprendre notre souffle que la formation suédoise nous assène un bon vieux « Walk idiot walk » qui n’a pas pris une ride. Cinq mecs en costard qui brille dans le noir et des ingés sons ninjas, bienvenue dans le formidable monde de The Hives, son leader charismatique, on y reviendra, et ses zicos pas avares en défonçage de spot. Slam de guitariste dans la foule, matraquage de batterie, bassiste en folie, l’apocalypse annoncée est bel et bien sous notre nez ébahis, si, si, l’expression existe.
L’ouragan va durer une heure, avec un enchainement de nouvelles et anciennes tornades musicales de « Hate I told you so » à « Main offender » en passant par « Rigor Mortis Radio » ou « Smoke & Mirrors ». Bien perchés sur notre escalier en compagnie d’un autre pigiste notoire de la rédaction, Gilles Roland, qui existe pour de vrai, j’ai toujours suspecté une intelligence artificielle derrière ce pigiste mais intelligence bien qu’artificielle et Aveyron, ça faisait beaucoup pour être vrai.
Veni, Vidi, Bikini
Bref, tel Beavis & Butthead, nous profitons pleinement d’un show rythmé par le sarcasme d’un Per Almqvist en forme olympique. « Pas trop dur dix ans sans un vrai concert de rock les amis ? » Y’a pas match, ce mec est une légende vivante, son discours démesuré à souhait, son attitude jubilatoire et son énergie contagieuse. Dernière salve de « Bisous », « Ladies, Gentlemen, Ladies & Gentlemen », place au premier final avec un fort approprié « Countdown to shutdown ». Durée du combat : 60 minutes, ni plus ni moins que le programme 7 de ta machine à laver, celui avec l’essorage amplifié. Je suis désormais un tee-shirt froissé.
Paye ta tarte. Du coup un rappel ? Je veux mon neveu, moment où tu te rends compte que le chroniqueur est aussi vieux que le photographe avec cette expression phare des années 80. Au menu, on est plus à ça près, « Come on », histoire de remettre tout le monde debout avant l’explosif finish « Tick Tick Boom » et son indémodable Braveheart. N’en jetez plus, KO technique, le Bikini ressemble à s’y méprendre au mythique Vasa, coulé pour sa part dans la Garonne.
Le retour à la maison sera très calme, Jesse a les yeux d’un enfant, et moi satisfait du devoir accompli en ayant apporté une pierre à l’édifice culturel de mon vieillard préféré !