YARD ACT : ENGLISH FLAIR

C’était un événement surprise de novembre 2021. La soirée Indie Memories faisait monter sur la scène du Metronum Yard Act, groupe quasi inconnu mais précédé d’une réputation flatteuse. Buzz mérité ou rendez-vous manqué ? Mathieu & Jesse sont partis enquêter.

| Texte : Mathieu Laforgue & Photos : Jesse Overman

Vendredi 19 novembre, semaine enfin bouclée, direction le Metronum pour Indie Memories. Comme d’habitude, le périph’ est blindé et je rejoins mon photomaton vivant de soirées, l’ami Jesse Overman, pendant le set de MADAM, triade toulousaine qui envoie son pesant de cacahuètes sonores en ouverture. Première bière et sale coup pour la fanfare, Jesse se présente à moi le teint blafard. Bon, ok, son génotype américano-anglais n’est pas folichon de base, mais ça sent la mauvaise nouvelle. Dans une phrase de 15 mots comprenant 7 f*ck, il m’annonce le Sold out du concert d’Idles.

Le monde se divise désormais en deux catégories ceux qui ont leur ticket et ceux qui cherchent, Jesse il cherche. Si vous avez des infos, il est prêt à faire ménage, repassage et garde d’enfants contre ce précieux graal. Bref, le temps de passer par la Music Box jeter un coup d’œil à l’expo DIG IT des Musicophages et direction la grande salle, ce soir, c’est grand soir comme disait Pleymo.

Donc, la citation nostalgique c’est fait, revenons à nos moutons (d’ailleurs Fabulous Sheep passe dans ce même Metronum en décembre) : ce vendredi, c’est la première en France de Yard Act, et nous, on y est. On ne va pas vous mentir, on est aussi excités que deux suricates devant un oasis dans le désert, tant les rares morceaux du groupe traînants sur le net font envie. Tout un concept d’ailleurs, une première pour ma part, aller voir le live d’un groupe dont on ne connaît que finalement très peu.

SORRY. GOOD LIVE
L’entame répond elle seule à nos attentes, le spoken word de James Smith étant aussi classe que son imperméable. Nés dans un Pub à Leeds, probablement sous un poster d’Eric Cantona, c’est un réel récital que nous offrent ces quatre garçons dans le vent glacial du mois de novembre. Guitare saturée, basse bien grasse, batterie pas avare en BPM et textes au vitriol, les tubes en puissance s’enchaînent. « Dark Days« , « The Fixer Upper« , « The trapper’s belt » cohabitent parfaitement avec les tous nouveaux tous beaux « Land of blind » ou « Pay Day« . Dans la lignée d’un Sleaford Mods ou Idles (d’ailleurs z’auriez pas une place ?), le quatuor impose son style, tout comme son charismatique chanteur fou à lier ou la moustache très Earl Hickey de son guitariste. 45 minutes et des brouettes, le temps nécessaire pour nous coller une belle claque estampillée UK.

Et alors que l’épilogue sera parfaitement assuré par le talentueux DJ Doubleface Richard, on pourra dire ce qu’on veut des Anglais autour d’une énième bière dans le patio, dès qu’il faut dépeindre le climat actuel, ils sont souvent en tête de gondole. Bref, trêve de compliments, on ferme, rendez- vous désormais en janvier pour découvrir The Overload, album qui va résolument dynamiter la rentrée musicale 2022 !

Photos © Jesse Overman (Blast radius Photo)

BONUS

Quelques semaines avant Noël , petit cadeau avec le clip déjanté de The Overload où vous retrouverez plein d’Anglais bizarres, des choux et un batteur dans le coffre d’une voiture.