WISIGOTHS, ROIS DE TOULOUSE :
Goth save the pink
[CLUTCH AUX ARCHIVES] Article publié dans Clutch #83
Musée Saint-Raymond | jusqu’au 27 déc. | saintraymond.toulouse.fr
Fin février, avant que son futur maire ne soit sacré, une grande exposition venait rappeler qu’il fut un siècle où Toulouse avait des rois. Pour célébrer les 1600 ans de l’installation des Wisigoths dans la ville rose, dont ils firent leur capitale, le musée Saint-Raymond raconte cette saga oubliée de l’histoire toulousaine.
| Nicolas Mathé
Toulouse capitale de l’Occitanie, de l’aéronautique ou du rugby… c’est bien connu. De l’exil républicain espagnol, aussi… nombreuses sont les traces rappelant la corne qui pousse en elle. Ce que l’on sait moins, c’est que Toulouse fut aussi, au Ve siècle, la capitale d’un royaume qui s’étendait du sud de la Loire au nord de l’Espagne. Celui des Wisigoths, grands oubliés de l’Histoire.
Coincés entre les Romains et les Francs, héros du roman national, ce peuple de germains orientaux a longtemps été ignoré, pâtissant certainement de la figure du barbare considéré comme brutale et bestiale. Pourtant, de l’arrivée des Wisigoths dans le sud-ouest, avec l’accord de l’empereur romain Honorius, jusqu’à la victoire de Clovis sur Alaric II en 507, cette page de l’histoire toulousaine aura duré près d’un siècle. Et si, pendant longtemps, les empreintes matérielles de ce passage dans la région furent peu nombreuses – ce que les historiens estimaient être le palais des Wisigoths ayant été détruit lors de la démolition de l’hôpital Larrey en 1989 – la récente découverte de tombes et de crânes déformées sur un site archéologique à Seysses est venue remettre à jour certaines connaissances.
1600 ans après l’installation dans la région de nos cousins germains, Toulouse accueille donc enfin une exposition d’envergure pour explorer cette partie enfouie de son identité.
VISITE GOTH
Comme à son habitude, le musée Saint-Raymond a fait les choses sérieusement sans se prendre au sérieux. 250 objets sont répartis sur le parcours et deux visites sonores sont proposées : l’une familiale pour raconter la saga du périple des Wisigoths, l’autre au ton plus décalé.
D’autres dispositifs ludiques enrichissent l’exposition. La séquence introductive fait ainsi appel à de célèbres personnages ou séries comme Asterix, Kaamelot et Game of Thrones pour illustrer la représentation du Barbare dans la culture populaire contemporaine. Une visite en 3D de certaines tombes du site funéraire est également proposée. Enfin, un générateur de noms goths, permet à chacun de découvrir ce qu’aurait donné son patronyme si les Wisigoths ne s’étaient pas fait bouter par Clovis.
Photo : Diane chasseresse © Hugo Maertens (graphisme : La Fée Clutchette)
UN CAFÉ AU MUSÉE
Entre pierre et végétaux, le café du Musée à réouvert ses portes et reçoit à nouveau le public dans la cour du MSR. Parfait pour débriefer la visite de l’expo – ou juste pour profiter du cadre -, en prêtant attention aux gestes barrières : port du masque à la commande, déchets à mettre à la poubelle, et départ à signaler pour que les agents du lieu puissent désinfecter le mobilier pour les visiteurs suivant.