COMPIL’ :
Les pires présidents du ciné U.S.
Si l’année 2020 restera comme celle où le cinéma, du moins celui encore projeté dans les salles, s’est mis à l’arrêt, les États-Unis, pourvoyeurs officiels de blockbusters, nous ont offert un autre spectacle d’envergure via l’élection présidentielle. Joe Biden vs. Donald Trump ! Un match qui aura mis du temps à trouver son issue. Ce qui nous a donné l’envie de lister les pires présidents du cinéma américain. Ceux qui, bien avant l’accession au pouvoir de Trump, ont semblé nous avertir des possibles dérives d’un pouvoir qui, entre de mauvaises mains, peut vite devenir incontrôlable…
| Gilles Rolland
#1
[DWAYNE ELIZONDO MOUNTAIN DEW HERBERT CAMACHO] par Terry Crews
IDIOCRACY | Mike Judge (2006)
On a beaucoup parlé d’Idiocracy durant la présidence de Donald Trump. Un film qui a gagné ses gallons au fil des années, devenant une sorte de projection d’un futur vers lequel il semble parfois que nous nous dirigeons à grandes enjambées. Parfait en chef d’état aussi outrancier que complètement débile, son personnage cumulant à peu près toutes les tares imaginables, le musculeux Terry Crews livre une performance totalement bigger-than-life dans cette comédie du créateur des mythiques Beavis & Butt-Head.
#2
[GREG STILLSON] par Martin Sheen
DEAD ZONE | David Cronenberg (1983)
On ne le voit président qu’à la toute fin – attention spoiler – via une vision de Johnny Smith, le personnage campé par Christopher Walken, capable de prédire l’avenir en touchant les gens. Greg Stillson, le candidat du peuple, est enfin président. Dans le bureau ovale, l’ambiance n’est pas à la fête. L’heure est grave. L’apocalypse nucléaire est imminente… Fervent démocrate, opposant de Trump depuis le premier jour de sa campagne, Stephen King avertissait, via ce président fou-furieux, des dangers de la politique.
Un cirque de faux-semblants où celui qui vous tend la main en affirmant vous comprendre, animé par sa seule ambition, peut potentiellement être à l’origine de votre perte. À lui aussi on y a beaucoup pensé depuis 4 ans d’ailleurs…
#3
[GEORGE W. BUSH] par Josh Brolin
W. : L’IMPROBABLE PRESIDENT | Oliver Stone (2008)
Bon, lui on le connaît bien (malheureusement). Josh Brolin illuminant de sa présence ce film certes assez bancal mais néanmoins salutaire de par ses intentions.
#4
[ALAN RICHMOND] par Gene Hackman
LES PLEINS POUVOIRS | Clint Eastwood (1997)
Dans ce film souvent sous-estimé de Clint Eastwood, un cambrioleur surprend le Président des États-Unis alors que celui-ci est aux prises avec une prostituée qui finit par être abattue par les agents des Services Secrets… S’il a beau se poser tel un Républicain convaincu, Clint ne s’est jamais privé d’écorner la politique dans son cinéma qui, curieusement, apparaît parfois comme plus proche d’idées démocrates. Quoi qu’il en soit, ici, le président, remarquablement campé par Gene Hackman, est une ordure totale. Il mérite ainsi parfaitement sa place dans notre top.
#5
[THOMAS BENSON] par Lloyd Bridges
HOT SHOTS ! 2 | Jim Abrahams (1993)
George W. Bush avant l’heure. Dans le diptyque Hot Shots! où le génial Lloyd Bridges (le père de Jeff « Dude Lebowski ») campe un président complètement aux fraises mais très attachant. Une performance à laquelle fera écho celle de Leslie Nielsen des années après dans la saga Scary Movie.
#6
[JAMES DALE] par Jack Nicholson
MARS ATTACKS ! | Tim Burton (1996)
Dans ce fameux film de Tim Burton, dans lequel des martiens à cerveau apparent envahissent la Terre, Jack Nicholson campe non pas un mais deux personnages. D’un côté un riche entrepreneur de Las Vegas au melon gros comme ça, et de l’autre le « président du monde libre ». Un leader pas nécessairement malveillant mais totalement incompétent et passablement dépassé.
#7
[LE PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS] par Cliff Robertson
LOS ANGELES 2013 | John Carpenter (1996)
Méchant, cruel au point de sacrifier sa fille pour le bien de sa dictature en place, le président des États-Unis de Los Angeles 2013 a lui aussi pris une sorte de dimension prophétique. Et oui, c’est flippant ! Ce bon vieux Snake Plissken rétablissant heureusement un équilibre certes précaire mais bel et bien présent. « Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes. »
#8
[LE PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS] par Donald Pleasance
NEW-YORK 1997 | John Carpenter (1981)
Ingrat, cynique et lâche, le président de New York 1997, sauvé par Snake Plissken dans une ville transformée en pénitencier à ciel ouvert, incarne la méfiance de John Carpenter à l’égard de la politique et des hommes au pouvoir. Et encore une fois, ce personnage, détestable au possible, annonçait un futur dans lequel nous baignons allègrement aujourd’hui.
#9
[MERKIN MUFFLEY] par Peter Sellers
DR. FOLAMOUR | Stanley Kubrick (1964)
Un président incompétent qui se fait conseiller par un ancien Nazi, artisan d’un holocauste nucléaire… Si Peter Sellers interprète trois personnages dans ce pamphlet tragi-comique de Stanley Kubrick, le président reste le plus extrême.
#10
[PRÉSIDENT ARNOLD] par Arnold Schwarzenegger
LES SIMPSON, LE FILM | David Silverman (2007)
Si dans la réalité, il ne pourra jamais accéder au poste suprême (le Governator étant né en Autriche, la constitution ne lui permet pas de se présenter aux élections présidentielles), Arnold Schwarzenegger a toujours eu des ambitions politiques. Ambitions matérialisées dès le début des années 2000 via deux mandats de gouverneur de Californie. Dans Les Simpson, le film néanmoins, Schwarzie est bel et bien devenu président. Un Président peu regardant sur le protocole, qui agit avant de réfléchir, pour le pire et uniquement pour le pire.