[BREAKING CLUTCH]
QUEL AVENIR
POUR LA GRAVE ?

Avec l’ouverture au public, ce 17 septembre, de la Chapelle Saint-Joseph de la Grave enfin restaurée, se pose la question de la grande cité des arts plastiques promise depuis plus de 10 ans par la mairie.

| Nicolas Mathé

C’est certainement le monument le plus photographié de Toulouse, avec son dôme vert qui surplombe la Garonne. La fameuse Chapelle Saint-Joseph de La Grave s’apprête à ouvrir ses portes au public ce 17 septembre, après plusieurs années de travaux de mise aux normes. Le fruit d’un protocole signé en 2015 entre le CHU de Toulouse, et la Mairie, qui a récupéré la gestion du lieu. Mais une fois les échafaudages disparus et l’édifice rendu aux Toulousains, reste la question du devenir de ce pan d’histoire. Lors de ses campagnes électorales de 2014 et 2020, le maire Jean-Luc Moudenc avait à chaque fois proposé d’y implanter une grande cité des arts plastiques. Visiblement, il faudra encore patienter. « Le projet n’est pas abandonné, l’idée reste que la Chapelle accueille des expositions d’envergures internationales ou locales, ainsi que des résidences. C’est inscrit dans un cahier des charges général. Nous avons des discussions techniques avec la préfecture, car le site est en zone inondable, et économiques avec le CHU, qui reste à ce jour propriétaire du foncier », explique Francis Grass, élu en charge de la culture, sans préciser de calendrier.

LA GRAVE ET SAINT-MICHEL, MÊME COMBAT

En attendant, « nous avons voulu que la Chapelle soit le lieu où l’on raconte l’histoire du bâtiment mais aussi de l’hôpital La Grave », poursuit l’adjoint au maire. Le site abritera donc dans un premier temps un centre d’interprétation avec des panneaux de médiation mettant notamment en valeur des témoignages datant des XVIIe et XVIIIe siècle. Un peu à l’image du Castelet de l’ancienne prison Saint-Michel, voué à raconter l’histoire de l’établissement pénitentiaire. Un autre lieu que Jean-Luc Moudenc avait promis de transformer en grand équipement culturel, à savoir une cité de la musique accueillant un auditorium moderne pour l’Orchestre National du Capitole. Récemment, l’opposition municipale s’alarmait sur l’avenir de l’ancienne prison suite à un appel d’offre de l’Etat. « Le problème est le même qu’à La Grave, nous ne sommes pas propriétaires du foncier. Certes l’Etat est vendeur, mais nous n’avons pas d’éléments de financement. Pour autant, depuis 2014, nous avons travaillé avec les associations de quartier pour établir un schéma d’aménagement et, au final, c’est la mairie qui signe le permis de construire, il n’y a pas d’affolement à avoir », rassure Francis Grass.

Le projet n’est pas abandonné, l’idée reste que la chapelle accueille des expositions d’envergures internationales ou locales

UN NOUVEAU PRINTEMPS

Quant à la Chapelle Saint-Joseph, ce dernier, rappelle que cette réouverture est une première étape vers un véritable projet artistique. Trois expositions y sont d’ores et déjà prévues : « Toulouse sur Garonne », du 17 septembre au 2 janvier, avec des maquettes et des archives sur la manière dont la ville se construit autour du fleuve, « Portraits de France », de février à avril 2023, un travail sur l’immigration par le Takticollectif, et enfin, de juin à août 2023, une exposition dans le cadre du Printemps de Septembre. Le festival d’art contemporain qui inaugurera d’ailleurs un nouveau nom, le Printemps de Toulouse, et une nouvelle formule avec une édition tous les ans (au lieu de tous les 2 ans actuellement) organisée à chaque fois dans un quartier différent de Toulouse et autour d’un artiste principal.

Photo : La Grave © Pixabay : Sophie ML