COLLECTOR :
Conquête spatiale & culture pop

Après une première édition en 2021 sur le retrogaming, Clutch lance un second numéro de sa revue Collector [culture pop]. Aperçu du dossier Conquête spatiale et culture pop, en précommande exclusive jusqu’au 13 février !

[REVUE] Collector [culture pop] par le magazine Clutch | en prévente jusqu’au 13 février | kisskissbankbank/collector


POP STARS

Même le cow-boy Woody se sent menacé de perdre son statut de « jouet préféré », lorsque le ranger de l’espace Buzz L’Éclair atterrit dans la chambre du petit Andy. En 1995, la rivalité entre les deux héros de Toy Story filait la métaphore de la nouvelle frontière, déplacée du Far West poussiéreux au cosmos mystérieux, promesse d’aventure collective, de dangers inconnus, de défis repoussant les limites de la technologie (donc de l’Humanité).

Sous l’ère de la course à l’espace des années 60 et 70, « astronaute » était devenu le métier qui faisait rêver les gosses. 50 ans après les premiers pas sur la Lune, on pourrait hâtivement être attristés d’apprendre, par une étude menée en 2019, que les kids anglo-saxons sont désormais fascinés par la possibilité de devenir… vedettes de YouTube. Au tour de l’univers d’être ringardisé, chassé par les joujous high-tech ? Pas si vite. A l’inverse des Britanniques et des Américains, les enfants Chinois n’avaient ainsi aucun mal à imaginer, à une écrasante majorité, que nous vivrions un jour sur d’autres planètes.

La puissance exercée par les astres sur nos rêves et cauchemars ne s’est pas éteinte : on la retrouve toujours dans le regard d’un gamin émerveillé par un ciel étoilé – quitte à lui confisquer tablette et smartphone pour obtenir ce résultat (c’est le pouvoir de la Force).

La puissance exercée par les astres sur nos rêves et cauchemars ne s’est pas éteinte


SPACE INVADERS
Les centaines de photographies prises depuis l’orbite terrestre par Thomas Pesquet, au cours de ses deux voyages à bord de l’Iss en 2017 et 2021 témoignaient d’ailleurs d’un enchantement toujours résistant. La compétition que se mènent les gourous de la tech pour se partager l’espace à coûts de milliards de dollars, elle, n’est pas sans soulever de lourdes craintes quant au fait de laisser des planètes qui n’ont rien demandé entre les mains de sociétés privées.

Leurs coups de com’ touchent parfois au but, comme lorsque Space X fait voyager, trois jours durant, des touristes spatiaux au-delà de l’orbite de la station spatiale internationale. Ou quand un émouvant William Shatner de 90 ans, légendaire capitaine Kirk de Star Trek, découvre la Terre depuis une fusée de Blue Origin, division de Jeff Bezos. D’autres fois, cela tourne au ridicule : on se sera bien marrés de voir le big boss d’Amazon décoller fièrement à bord d’une fusée… dont la forme absurdement phallique rappelait l’engin du Dr Denfer d’Austin Powers !

Que les nostalgiques de la conquête spatiale version Guerre Froide se rassurent : celle-ci fait également son retour grâce à l’industrie du cinéma. En octobre 2021, une équipe russe est ainsi partie tourner des séquences d’un film dans les entrailles de l’ISS, damant le pion à Tom Cruise, originellement candidat au statut de premier acteur en orbite. Celui-ci n’a cependant pas dit son dernier mot : il préparerait carrément d’arrimer un studio de cinéma à la station spatiale. Un projet censé aboutir en 2024, soit l’année prévue à l’origine par la Nasa pour renvoyer l’Homme sur la Lune !


WATCH THE SKY
Nous voici donc entrés dans la phase 2.0 de la conquête de l’espace, avec ce qu’elle suppose d’excès et de risques, d’accidents heureux ou sinistres, d’avancées et de déceptions inévitables. Mais avant toute chose, l’actualité spatiale nous rappelle que l’univers ouvre en grand les portes de l’imagination. L’évolution du regard que nous portons sur les étoiles s’est autant joué dans la réalité que dans l’imaginaire, depuis la fantasy la plus pulp à la hard sf la plus rigoureuse.

Entre petits pas pour l’une, grand bond pour l’autre (et inversement), science et fiction se sont entremêlées dans l’histoire de notre connaissance du monde. De la cosmologie à la cosmogonie, art et savoir nous invitent à lever les yeux vers le ciel. À explorer notre système solaire, en faisant escale sur chaque planète. À nous perdre dans la contemplation de l’infini (et au-delà). Lancez-le compte à rebours. Enclenchez la vitesse lumière.

Bienvenue à bord du Discovery Collector :
quand les cultures de l’imaginaire rêvent de conquête spatiale.

Destination : le pop cosmos !