DOCTOR DOOM :
A shadow called danger

Antidote sonore au froid glacial de saison, A Shadow Called Danger, deuxième opus des Ariégeois de Doctor Doom arrive à point nommé pour réchauffer vos chaumières. Chronique express et interview au coin du feu avec Jean Laurent Pasquet, porte-voix du quatuor appaméen.

| Texte et propos recueillis par Mathieu Laforgue – Photo : Claire Scarparo, droits réservés

Figure emblématique de la scène européenne stoner, Doctor Doom est de retour dans les bacs depuis le mois dernier avec le détonnant A Shadow Called Danger. Dans la lignée destructrice de son prédécesseur, This Seed We Have Sown, les Ariègeois balancent huit bombes dans un style bien à eux, celui du swing heavy rock. « Come back to yourself », « What they are trying to sell », « Connected by the worst » : trois preuves à l’appui, pour ne citer qu’elles, d’une nouvelle fournée qui se veut une fois encore à l’énergie débordante et à la bonne humeur contagieuse.

Toujours pas convaincu ? Avancez dans l’album et imaginez « The rich and the poor » dans le tracklisting du prochain Guitar Hero, ça fait envie non ? Et que dire du très bluesy « Ride on », du frénétique « Hollow », du monstrueux « In this town » ou du génial et instrumental épilogue « Sarabande » ? Que du bien, vous l’aurez compris. Mais assez parlé, laissons ça à Jean Laurent Pasquet, chanteur guitariste du groupe qui revient sur la rocambolesque naissance de ce deuxième rejeton musical…

Sept ans plus tard, This Seed We Have Sown a un petit frère : A Shadow Called Danger. Que retenir de ce septennat passé dans le cabinet du Doctor Doom ?
Tout a commencé en septembre 2018, nous sommes confrontés au départ de Jérémie, notre guitariste qui a tout de même, au passage, été d’une aide précieuse pour ce nouvel album. Doctor Doom ne propose alors plus qu’une seule guitare. Mais les guitares de Doctor Doom aiment les arrangements, les harmonies… bref, les trucs du classic rock quoi. Il nous fallait absolument trouver un guitariste supplémentaire et c’est là que Seb, notre bassiste a posté des annonces un peu partout.

Rapidement, nous rencontrons Bertrand Legrand, il joue comme un pro, mieux qu’un prof (rires)… C’est son métier, en fait. Coup de bol ultime, c’est un excellent arrangeur, et un super compositeur. Il est l’homme des superlatifs. Mais comme tu le sais, un groupe n’est pas qu’une addition de musiciens jouant leurs parties. Alors, on répète une « set list » pour pouvoir se produire sur scène et voir comment ça se passe, et ça se passe bien. Il y a exactement ce qu’on voulait garder : l’alchimie, l’humain, la vie quoi ! C’est là qu’on décide de concrétiser un deuxième album. Les morceaux sont fin prêts.

Lors de votre passage au Rex, où on avait pu entendre pour la première fois « In this town » d’ailleurs, nous étions en 2019. On imagine donc que Madame Covid est venue mettre son grain de sable dans la machine ?
Absolument… Bien avant la Covid, certains morceaux ont connu quelques scènes publiques dans « le monde d’avant ». Pour ce qui est de l’enregistrement, Doctor Doom a la chance d’avoir un bassiste doué d’ingénierie du son. Tous nos sons sont captés par ses soins. Et c’est alors que s’incruste la Covid ! Une fois la salle d’enregistrement installée chez Seb, les 200 micros placés, Nixon aurait dû faire appel à nous pour le Watergate, sans mentir, le week-end même : premier confinement ! Gros coup dur. Je tourne comme un lion en cage pendant deux jours avant de finalement lâcher prise. Et là, je joue de la guitare. Je m’éclate comme jamais – pardon pour ceux qui ont souffert de ce confinement -. Les membres du groupe se contactent souvent. Chacun chez soi profite de ce temps pour composer et procéder à des arrangements.

Finalement, dans notre exercice d’artiste, ce confinement nous aura empêché d’agir mais nous aura donné le temps de penser et de créer. Ainsi, durant cette période, plus de dix morceaux ont été maquettés en home studio. Mais bon, on ne va pas sortir le troisième album avant le deuxième, mathématiquement, ça ne marche pas.

Je me souviens de cette anecdote. J’ai d’ailleurs encore des extraits sur mon PC, je devrais les balancer sur la toile, vu votre notoriété, ça m’arrondirait la fin du mois ! Bref, cette fois c’est la bonne, direction studio ?
(rires) Déconfinés – tu sais d’ailleurs si c’est déjà dans le dictionnaire ? -, Doctor Doom s’organise et travaille à enregistrer et à respecter la confiance des labels qui nous ont soutenu Black Farm Records et Ripple Music. Malheureusement, les confinements et les couvre-feux suivants ont encore ralenti le travail. Finalement, ce deuxième album aura pris un temps fou à se concrétiser mais nous sommes super contents du résultat et on espère qu’il plaira.

Tu peux nous glisser un mot sur cette fort élégante pochette ?
Bien évidement, content qu’elle te plaise, c’est l’œuvre de Xavier Aliot, c’est lui qui a créé le logo de Doctor Doom, il était donc naturel qu’il s’occupe de notre visuel. On voulait vraiment sortir des clichés du stoner rock, en gros, les bagnoles 70’s et autres « witchofthewizardweedmoutain ». On voulait un truc plus conte enfantin, comme une fable, on est vraiment du boulot rendu par Xavier.

Et maintenant ? Qui dit nouvel album dit souvent tournée, peut-on espérer vous croiser sur une scène locale ?
Même si une date bien cool est prévue au Connexion Live au printemps, nous nous concentrons sur le troisième album… Histoire qu’il ne sorte pas dans sept ans !

Bonus spécial Nöel :
« The rich and the poor » pour faire du Air Guitar Hero dans ton salon au pied du sapin !