SALLES DE CINÉMA :
le retour des écrans

On peut couper la Vod et retrouver des salles de cinéma normales. Après trois mois de fermeture historique en raison du coronavirus, les exploitants rallument les grands écrans à compter de ce lundi 22 juin. Clutch en a profité pour faire son top des films à voir dans les salles classées art & essai de Toulouse.

| Baptiste Ostré

ABC
13 rue Saint-Bernard | abc-toulouse.fr

Dark Waters
On attendait pas vraiment Todd Haynes, réalisateur de Velvet Goldmine (sur le glam rock des 70’s) et de I’m not There (sur les mystères de Bob Dylan), aux commandes d’un film-dossier à fort engagement écolo. Proche de la veine d’Erin Brockovich ou de Promised Land, ce thriller passionnant est décuplé par le sens du drame de son metteur en scène, épaulé par l’interprétation de Mark Ruffalo, également producteur (et à l’origine même du film).

L’Ombre de Staline
En mars, juste avant le confinement, le cinéma Abc avait fait salle comble lors de l’avant-première de L’Ombre de Staline en présence de sa réalisatrice, Agnieszka Holland. Une juste récompense pour ce film à la densité impressionnante, aux confins du thriller, de la fresque historique et de la réflexion sur le fonctionnement de la propagande et du totalitarisme. L’histoire d’un jeune journaliste débarquant à Moscou en 1933 pour interviewer Staline en personne sur le « miracle soviétique ». Puissant.

AMERICAN COSMOGRAPH
24 rue Montardy | american-cosmograph.fr

Elephant Man
Le distributeur Carlotta Films fête les 40 ans de cet inoubliable classique en le ressortant dans une copie restaurée, rendant justice au terrible et magnifique noir & blanc du film. En 1980, après les expérimentations d’Eraserhead, David Lynch démontrait déjà pour son deuxième film une maîtrise impressionnante. Basé sur la vie de Joseph Merrick, homme difforme ridiculisé en phénomène de foire, ce déchirant mélodrame trouve toujours autant d’écho à notre époque. Et ses images entre réalisme industriel et onirisme du London fog continuent longtemps de nous hanter.

Vivarium
Le confinement vous manque déjà ? Alors rien de tel que de vous enfermer en compagnie de Jesse Eisenberg & Imogen Poots, jeune couple tout ce qu’il y a de plus sympathique qui découvre les joies des banlieues pavillonnaires dans Viviarium. Un concept avec lequel le réalisateur irlandais Lorcan Finnegan rappelle les meilleurs épisodes de la Quatrième Dimension.

LE CRATÈRE
95 grande rue Saint-Michel | cinemalecratere.com

Au cœur du monde
Douloureusement annulée, la 32e édition du festival Cinélatino renaît de ses cendres au Cratère (ouvert à partir du 24 juin). Parmi les différents films programmés dans la dernière véritable salle de cinéma de quartier de Toulouse, Clutch vous conseille Au cœur du monde, chronique sociale des habitants d’une petite ville du Brésil virant à mi-parcours au polar. Séance ce jeudi 25 juin en présence de Graciêne Vernay, étudiante brésilienne à l’Ipeat (Université Jean Jaurès) qui a interviewé l’équipe du film.

Les enfants du temps
Sacré nouveau maître de l’animation japonaise grâce au succès international (largement mérité) de Your Name en 2016, Makoto Shinkai creuse des thématiques similaires avec Les Enfants du temps, à l’origine sorti en début d’année. On y retrouve sa sensibilité romanesque, faisant surgir le fantastique dans la réalité la plus terre à terre. Une façon de redonner de la magie face à l’angoisse des dérèglements du climat, toile de fond de ce nouveau film.

Photo : Elephant Man © 1980 BROOKSFILMS LTD. Tous droits réservés.


ET AUSSI…

La Cinémathèque enchante le monde

Avant le retour très attendu de son incontournable festival Ciné Plein Air (du 17 juillet au 29 août, on en reparlera), la Cinémathèque de Toulouse ouvre également ses portes à partir du mardi 23 juin avec une exposition consacrée aux comédies musicales. De Gene Kelly et Fred Astaire à Jacques Demy en passant par Elvis, les Beatles ou par la comédie musicale russe et tchèque (!), une collection d’affiches qui impressionne par sa diversité et donne envie de se mettre aux claquettes !
| lacinemathequedetoulouse.com

L’Utopia patiente…
C’est la tuile pour l’Utopia de Tournefeuille. A la crise du coronavirus s’est ajouté un problème d’affaissement du bâtiment dans lequel se situe le cinéma. De gros travaux vont ainsi avoir lieu avant la réouverture, souhaitée pour le 12 août. En attendant, on soutient la Scop Santa Magdalena, et on prend des nouvelles grâce au journal de bord régulièrement mis à jour sur le site.
| cinemas-utopia.org