ThéâtredelaCité : c’est occupé !
Le ThéâtredelaCité fermé mais occupé. Suivant un mouvement national, un petit groupe de divers collectifs milite pour la réouverture des lieux culturels. Mais cette action ne se limite pas à cette seule revendication.
| Valérie Lassus
Jeudi 11 mars au matin : action ! Tel un commando, un petit groupe composé de membres de la Coordination des intermittents et précaires (CIP-MP), de Sud Culture solidaires, de la CGT spectacle et du collectif Aux arts etc. se précipite vers le ThéâtredelaCité. Devant eux, les portes s’ouvrent et, quelques minutes plus tard, un Stéphane Gil, administrateur affable, leur souhaite… la bienvenue. Autant pour la prise de la Bastille. Il faut dire que l’occupation, depuis le 4 mars, du théâtre de l’Odéon à Paris, suivi par celui de la Colline et de nombreux centres dramatiques nationaux (environ 25 à ce jour) mettait la pression, notamment via la CGT spectacle sur les directions qui, dans une majorité soutiennent le mouvement.
Depuis jeudi donc, une trentaine de personnes habitent le hall du théâtre, en accord avec la direction à certaines conditions, tel le respect du travail qui continue de se dérouler sur le plateau, du lieu, du matériel et des prescriptions Covid. « Il faut dire que la précédente occupation il y a 3 ans de ce qui était encore le TNT avait été mal vécue par le personnel, d’où une certaine réserve », confie un membre de l’intersyndicale. Cela n’empêche pas la tenue d’assemblées générales. Parce que l’idée, c’est bien de faire avancer les choses. Ouvrir les lieux culturels ? Pas si simple. David, de la CIP-MP veut être clair : « Nous voulons 3 choses avant toute discussion sur les réouvertures : l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage ; la prolongation des droits à l’indemnisation assedic pour l’ensemble des intermittents du spectacle ; l’ouverture de droits pour tous les précaires. »
CULTURE EN SOUFFRANCE
« Pour ce qui est des réouvertures », explique Jo de l’intersyndicale, « il y a la peur du virus pour beaucoup, mais aussi des questions : quels lieux pourraient ouvrir ? A quelles conditions draconiennes ? Pour combien de temps ? Est-ce que les salles s’en sortiraient du fait de jauges très réduites ? » C’est évident, la parole libérée dans les AG va faire entendre des sons discordants, des désaccords sans doute avec le SYNDEAC dont Stéphane Gil est d’ailleurs le représentant à Toulouse mais, dit Jo, « on attendait que quelque chose se passe. L’Odéon a été le déclencheur ». D’autant plus qu’à Toulouse, les dossiers culture en souffrance se multiplient, avec la fermeture administrative de Mix’art Myrys, la fermeture du Pavillon Mazar QG du Groupe Merci, ou encore la reprise du Château d’Eau.
En attendant, la vidéo qui fait le buzz sur internet est bien celle où l’on voit le maire de la ville arracher et froisser une affiche que les occupants du TC avaient placardé sur la façade du théâtre…
Photo : Occupation du ThéâtredelaCité © Alain Pitton