FABULOUS SHEEP :
Stupeur et hurlements

[ALBUM ] Fabulous Sheep | Social Violence (Bitter Noise / Jeudis du Rock / l’Autre distribution)

Après un mois à tourner en boucle au bureau, il est enfin l’heure de vous présenter l’énorme nouvelle production de Fabulous Sheep : Social violence, sorti le 25 mars.

| Mathieu Laforgue

Privés de longs mois de leur terrain de jeu, la scène, les cinq garnements de Fabulous Sheep en ont donc profité pour étaler sur les murs de leur studio leurs états d’âmes actuels. Et, dès les premières notes de « We fight », on a bien compris que la demi-heure biterroise qui nous attend n’aura rien à voir avec la tendresse d’un bon vieux quart d’heure américain. Engagé et agité, le combo lâche ainsi les « Dogs » sur une deuxième piste tout aussi virulente, avant de propager leur « Parasite » qui, comme le virus actuel, est bien parti pour rester installé de longues semaines dans nos écoutilles. Avec Jim Diamond à la supervision, producteur entre autres des White Stripes, ce nouvel opus prend une toute autre dimension.

 « La claque est puissante, le rappel à l’ordre brutal »

Encore plus que son prédécesseur éponyme, ce Social violence, comme son nom l’évoque, transpire le ras le bol et l’indignation. « Believe in God », « Future is Unwritten » , « Satellite » en sont témoins, ça bastonne de toutes parts, on imagine déjà le raz de marée à venir en live. Puis, au milieu de cet ouragan sonore, débarque « Mediterranean  Cemetery ». L’ambiance est radicalement opposée, on flirte avec le slow, histoire que la prise de conscience de l’auditeur soit à son paroxysme pour écouter le récit tragique d’une noyade en Méditerranée inévitable pour migrants, le tout sous les yeux de plagistes qu’on imagine peu concernés. La claque est puissante, le rappel à l’ordre brutal.

« Already ready », « Run » et « You think too much » nous conforteront quant à eux dans l’idée que jeunesse épanouie et monde actuel ne semblent vraiment pas faire bon ménage. Inspirée, déjantée, la trêve covidienne n’a donc pas coupé l’herbe sous les pattes de nos moutons préférés, l’épilogue « Keep on dancing » prolongeant la révolte, bouquet final d’un album monumental.

Bonus !

Le clip de « Parasite » avec des riffs entêtants, un présentateur disjoncté et des hurlements divers et variés.

Photo : Fabulous Sheep © Abre Payday